Cap-Haïtien: Ordre public ou violence sociale ?



Le dimanche 6 juillet 2025, la mairie du Cap-Haïtien, accompagnée d’agents de la BSAP et de la Police nationale, a lancé une vaste opération dans la zone de Shada 1, à proximité du marché communément appelé “Nan Pon”. Selon des informations recueillies sur place, l’objectif de l’opération était clair : dégager les marchands de rue installés le long du littoral, détruire les étals, et raser les petits abris jugés “mal construits”.


Pourtant, selon plusieurs témoignages, aucun avertissement clair n’a été communiqué, aucun plan de relocalisation n’a été proposé. Et dès le lendemain, lundi 7 juillet, plusieurs marchands étaient déjà revenus. Est-ce par nécessité ou par survie ? Jugez par vous-même suivant la déclaration d'une mère de famille au micro de la presse: « Si ou pa ba nou kote pou nou ale, nou pap sispann chache lavi»

Ce type d’intervention s’inscrit dans une logique urbaine brutale, où l’ordre, la visibilité et l’esthétique prennent le pas sur la justice sociale.

Quand l’État ou une mairie parle de “nettoyer” la ville, ce n’est pas la pauvreté qu’on combat, mais la visibilité des pauvres. On enlève les étals, mais pas la faim. Et, On efface les abris, mais pas la misère.


Et quand il n’y a ni solutions alternatives, ni concertation, ni accompagnement, ces expulsions produisent de l’errance, de la honte, et une rage silencieuse qui s’accumule. La vraie question qui s'impose est: que fait-on quand l’informel est le seul filet de survie ?

ANBA KAYIMIT

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