Promesse de sécurité ou démagogie ? Quand le discours nie la réalité



Le 11 juillet 2025, dans un contexte de violence généralisée et de déplacements forcés, le conseiller présidentiel Louis Gérald Gilles promettait la fin imminente de l’insécurité. Une annonce tonitruante, lancée comme un éclair d’optimisme. Mais à l’ombre des mots, le pays vacille : les gangs règnent, les citoyens fuient, et les morts s’accumulent. Derrière cette promesse, aucune stratégie, aucun plan, aucun fait. Cette analyse de Anba Kayimit questionne : dans quelle Haïti vit le pouvoir quand il parle d’amélioration ? Et que vaut une parole politique quand elle nie la douleur du peuple ?



Le 11 juillet 2025, à l’hôtel Montana, lors de la Journée mondiale de la population, le conseiller présidentiel Louis Gérald Gilles a déclaré :« La sécurité est en train de s’améliorer. Et d’ici la fin août, l’insécurité sera résolue. » Une promesse spectaculaire, lancée sans nuance, comme un signal d’espoir. Mais à bien regarder la situation du pays, cette déclaration s’apparente davantage à un discours politique déconnecté, voire démagogique, qu’à une lecture lucide des faits.

Une réalité que personne ne peut nier

Au moment même où ces propos étaient tenus, plus de 578 000 Haïtiens vivaient en déplacement forcé à cause des violences. Port-au-Prince reste classée parmi les villes les plus dangereuses au monde, selon des organisations comme ACLED ou InSight Crime.
Des quartiers entiers – Solino, Bel-Air, Fontamara, Cité Soleil – échappent toujours au contrôle de l’État, sous la domination de groupes armés qui imposent leur propre ordre. Comment parler d’“amélioration” dans un contexte où l’insécurité ne recule nulle part ? Cette déclaration n’est-elle pas une tentative de calmer l’opinion publique plutôt qu’un reflet fidèle de la situation ?

Une stratégie de communication, pas une politique de sécurité

Lorsqu’un responsable affirme que tout sera résolu dans un délai aussi court, sans publier de plan, sans rendre compte d’une stratégie opérationnelle, et surtout sans aucun signe de changement visible sur le terrain, on n’est plus dans la gouvernance, mais dans la gestion d’image. C’est là que la démagogie entre en scène : flatter l’espoir populaire avec des annonces creuses, sans s’engager sur des faits ni des résultats.
Pourtant, les rapports internationaux, eux, parlent clair. Ils s’appuient sur des chiffres, des témoignages, des dynamiques documentées.Et ils disent tous la même chose : la situation empire.Alors, si le gouvernement dit le contraire… parle-t-il d’un autre pays ?

Gouverner par le mensonge, c’est mépriser la population haïtienne

Dans une société frappée par la peur, la misère et l’exil, utiliser les mots comme écran de fumée, c’est refuser d’assumer ses responsabilités. C’est trahir la confiance citoyenne et fragiliser encore plus le lien entre l’État et le peuple.Faire de la parole politique un outil de diversion, c’est prendre la population pour un public passif.Mais ce peuple-là, il voit, il comprend, il compte les morts.



La déclaration du conseiller présidentiel ne repose sur aucun fait concret, aucun plan public, et contredit les constats unanimes des rapports internationaux. Elle illustre une stratégie politique devenue trop familière : utiliser la parole comme outil de gestion de crise, plutôt que comme engagement envers la vérité. Pendant que les autorités rassurent à travers les micros, le peuple continue de fuir, de pleurer, de survivre. Jusqu’à quand laisserons-nous les mots remplacer les actes ?

ANBA KAYIMIT

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