La sélection nationale haïtienne a débuté sa campagne de Gold Cup 2025 par une défaite amère face à l’Arabie Saoudite (0–1), dimanche soir, sur la pelouse du NRG Stadium de Houston. Un penalty controversé à la 21e minute a suffi pour sceller le sort d’un match terne, marqué par l’inefficacité offensive des Grenadiers. Mais au-delà du score, c’est le manque de maîtrise collective et l’absence de révolte dans le jeu haïtien qui soulève de sérieuses inquiétudes avant la suite de la compétition.
L’arbitre guatémaltèque Walter López, assisté par la VAR, a sanctionné une faute de Léverton Pierre dans la surface, offrant un tir au but aux Saoudiens. Saleh Al-Shehri n’a pas tremblé et a inscrit le seul but du match. Certains observateurs haïtiens parlent d’une décision sévère. D’autres reconnaissent que l’action, même légère, offrait un prétexte parfait dans un football hyper-vidéosurvaillé. Mais que dire de la réaction des Grenadiers après ce coup du sort ? Pratiquement inexistante.
Malgré quelques éclairs sur les ailes, notamment via les courses tranchantes de Carnejy Antoine, Haïti n’a cadré aucun tir dangereux en seconde période. Le milieu de terrain a souffert d’un déficit technique évident, incapable de poser le jeu ou de récupérer haut. La défense, bien qu’organisée, a montré ses limites sous pression, surtout dans la relance. On a senti une équipe frileuse, sans idées ni rythme, comme si l’objectif était de ne pas encaisser plus que de marquer.
Depuis plusieurs années, Haïti peine à trouver une vraie signature tactique. Changement d’entraîneurs, de stratégies, d’effectifs… La sélection semble toujours en reconstruction. Ce match contre l’Arabie Saoudite en est un triste reflet : des individualités volontaires, mais aucun liant collectif. Pire encore, l’impression que le penalty a suffi pour éteindre toute ambition. Où est passé le caractère rebelle qu’on connaît aux Grenadiers ? Où sont passées les prises de risque, les renversements de rythme, les coups de bluff typiques du football caribéen ?
Le deuxième match du groupe face à Trinité-et-Tobago (jeudi 19 juin) s’annonce déjà crucial pour espérer une qualification en phase finale. Les Soca Warriors ne sont pas invincibles, mais leur cohésion défensive et leur capacité à piéger en contre peuvent surprendre.
Haïti doit impérativement rebondir jeudi face à Trinidad et Tobago. Il faudra imposer le tempo dès le début, densifier le milieu et soigner la dernière passe. Offensivement, exploiter les contre-attaques tout en améliorant la finition sur les actions construites sera crucial. Défensivement, aucune faute ne doit être commise dans la surface, surtout avec la VAR. Tactiquement, un pressing haut, des ailes libérées et une meilleure utilisation des coups de pied arrêtés pourraient faire la différence. Le groupe reste ouvert, mais le temps presse pour se relancer.
Ce résultat place Haïti dans une position délicate pour la suite de la compétition. Avec zéro point au compteur, l’équipe occupe provisoirement la 3ᵉ ou 4ᵉ place de son groupe et doit impérativement remporter son prochain match contre Trinidad et Tobago pour rester en course vers la qualification. En revanche, l’Arabie Saoudite, forte de ses trois points, se retrouve dans une position confortable et peut aborder les prochaines rencontres avec plus de sérénité et de marge de manœuvre. Premye so, pa so… Men dezyèm so a pa gen dwa fail. Haïti n’a plus de marge d’erreur. Le talent est là, l’expérience aussi. Men san fondasyon taktik ak san volontè kolektif, nou ap jwe pou figi. Nan zafè koup CONCACAF la, ou pa ka konte sou imajinasyon — fòk ou gen plan. Fòk ou gen san frèt. Fòk ou vle genyen. Nou gade, nou kritike, men pi plis toujou : nou espere. Grenadye, leve kanpe.