Pendant que les dirigeants haïtiens font leurs voyages diplomatiques, le peuple, lui, reste coincé dans la misère. Leslie Voltaire revient de Panama chargé de promesses qui ne se traduisent pas en actes. Laurent Saint-Cyr s’envole pour une conférence sur les océans à Nice. Pendant ce temps, la « république », comme on l’appelle ici, est figée : les rues sont bloquées, les gens ne peuvent pas circuler, les ravitaillements n’arrivent pas dans plusieurs villes, et rien ne marche normalement. Derrière les belles images et discours, le peuple ne voit aucun changement. L’insécurité grandit, les institutions sont paralysées, et aucune élection n’est prévue. Cette diplomatie sert-elle vraiment à améliorer la vie des Haïtiens, ou juste à soigner l’image des dirigeants ?
Dès le retour de Leslie Voltaire, qui n’a ramené que des paroles, Laurent Saint-Cyr part à une conférence internationale. Mais sur le terrain, la réalité est dure : à Delmas, on ne peut pas circuler librement, à Gonaïves, les vivres n’arrivent pas. Ce décalage entre la diplomatie et la vie quotidienne est énorme. Pendant que le gouvernement parle, rien ne bouge.
Dans ce contexte, l’ancien Premier ministre Fritz Alphonse Jean dénonce le conseil des ministres : il ne sert à rien. C’est un lieu où l’on parle beaucoup, mais où rien ne se décide vraiment. Même quand de bonnes idées sont proposées, il n’y a pas de volonté de les appliquer. Quelle est alors la vraie raison de ces réunions ? Montrer qu’on agit, alors que tout est bloqué ?
Pendant que tout cela se passe, l’insécurité augmente. La Task Force a encore échoué à arrêter un chef de gang célèbre, Vitelhomme. Ce n’est pas une surprise. Les gangs contrôlent les quartiers, forcent les habitants à travailler, et ni la police ni le gouvernement ne font rien de sérieux. L’insécurité est plus qu’un problème de sécurité : c’est le signe d’un État faible, sans contrôle.
En plus, le gouvernement prétend lutter contre les gangs, mais protège trois de ses membres accusés de braquage. Résultat : le peuple perd confiance en la justice, qui semble être un outil politique utilisé selon les intérêts. Le gouvernement utilise-t-il la justice pour attaquer ses ennemis et fermer les yeux sur ses proches ?
Ailleurs, la mauvaise gestion et le népotisme règnent encore. Au consulat d’Haïti à Montréal, on a essayé de nommer quelqu’un sans papiers légaux. Cela montre que le favoritisme et la corruption existent jusque dans la diplomatie haïtienne. Qui peut alors représenter Haïti à l’étranger ? N’importe qui avec des relations, même sans compétences ?
Pendant ce temps, l’économie ne profite qu’à une minorité. Un billet d’avion entre Cap-Haïtien et Les Cayes coûte presque 500 dollars, alors que les routes sont en mauvais état et pleines de gangs. Sunrise Airways et le gouvernement célèbrent la « relance » du transport aérien, mais la majorité de la population continue de souffrir sur des routes dangereuses. La lutte contre l’insécurité est-elle devenue un business, même dans les transports ?
Enfin, sur la scène internationale, une contradiction frappe. Au Parlement français, la dette imposée à Haïti en 1825 est reconnue comme un « crime économique ». C’est une avancée historique.
En somme, pendant que les chefs parlent, le peuple devient esclave dans les zones contrôlées par les gangs. Pendant que les conseils discutent, la faim frappe les familles. Et pendant que des opérations sont lancées contre l’insécurité, les chefs de gangs publient tranquillement leurs vidéos sur les réseaux sociaux. Le peuple, lui, résiste. Il tient bon. Il retient son souffle. Mais combien de temps encore cette résistance silencieuse pourra-t-elle tenir avant que tout n’explose ?