La liberté syndicale n'a jamais été facile. Il a fallu lutter pour obtenir le droit de syndiquer. Il faut remonter à la révolution industrielle ou les machines crèèrent du chômage pour assister aux premières manifestations violentes des ouvriers. A cet effet, nous évoquerons le luddisme du nom de Ludd qui a pris part aux émeutes et au bris des machines dans les Midlands en 1811. Donc, face à des besoins légitimes non satisfaits dans le milieu professionel, les travailleurs ont jugé capital de s'unifier pour défendre leurs intérêts collectifs.
En Haiti, Me François Latortue, dans son livre "Le droit du travail en Haïti" paru aux Éditions des Antilles en 1997, situe le premier syndicat en 1903, le syndicat des ouvriers haïtiens. Et le droit syndical fut reconnu pour la première fois par la Constitution de 1946. Dans la Constitution de 1987, version amendée, l'article 35-3 garanti la liberté syndicale. Laquelle libertè est renforcée au niveau du code du travail dans les articles 225, 227, 228 et 248.
La question du syndicat de policier est sensible. Partout à travers le monde, plusieurs tentatives furent échouer. Mais les pionniers n'abandonnèrent pas. Ainsi après plusieurs décénies de luttes, les policiers eurent finalement gain de cause. Dans l'histoire des policiers montréalais consultée sur le website de la Fraternité des policiers et policières de Montréal (https://www.fppm.qc.ca/index), il fallait attendre 1918 pour voir une première tentative de se réunir en syndicat. L’Union ouvrière fédérale des policiers, n° 62. L'histoire rapporte que ce n'est que le 19 novembre 1943, que le droit de se syndiquer est reconnu aux policiers par le Conseil d’arbitrage.
Selon les règlements internes de la Police Nationale d'Haïti : Les policiers n’ont ni le droit de se syndiquer ni le droit de faire passer leurs revendications de façon collective. Mais face aux problèmes rencontrés par les policiers, seul un syndicat peut les aider à mieux trouver une solution. L'idée de former un syndicat est partagée par la quasi-totalité des policiers qui exigent de meilleures conditions de travail et un salaire raisonnable.
Comme d'habitude, le gouvernement Moïse/Lapin fait une mauvaise gestion du dossier du syndicat de la police nationale. Ils ne savent pas anticiper les scenarios. A cause de leur irresponsabilité, l'Inspection Générale est en train de perdre son leadership et donner le flanc à une mobilisation. Au lieu de négocier ils ont préféré tomber dans le piège de la provocation.
Après la révocation de Yannick Joseph et de ses compagnons et ce qui vient de se passer aujourd’hui à Port-au-Prince, un agent de police du Cap-Haitien, sous le couvert de l'anonymat nous confie ses frères d'armes savant desormais que s'ils restent isolés, éparpillés, ils seront faibles, donc il faut à tout prix mettre sur pied une structure. Pour conclure il cite Toussaint Louverture : "En me renversant, ils n'ont abattu que le tronc de l'arbre de la liberté. Il repoussera par les racines parce qu'elles sont profondes et nombreuses."
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