L'une des critiques qui avait été formulée contre les protagonistes politiques durant la période de "peyi lòk"est qu'aucun des deux n'avait pas pris en compte le droit à l'éducation des enfants. D'un côté, la fermeture des établissements a été comme un défi lancé au pouvoir. Certains membres de l'opposition ont même conditionné la réouverture des classes à la démission du président Jovenel Moïse. De l'autre côté, le pouvoir en place ne pouvait pas assurer la sécurité des enfants et des établissements. Plusieurs tentatives de réouverture des classes ont échouées.
D'après les constats fait à partir d'une étude, il y a augmentation du taux de perdition scolaire dans les pays touchés par les crises. Lourde de conséquences, cette situation a perduré jusqu'à la visite de l'ambassadrice Kelly Craft. Fallait-il la voix de l'international pour une prise de conscience des acteurs sur la nécessité de la réouverture des classes ? Il est a retenir que Me André Michel, le 29 octobre 2019, a apporté une clarification sur Twitter:"Mwen pa janm mande pou atake lekòl. Se Lekòl ki fè Mwen sa m ye Jodi a. Mwen fè tout etid Mwen nan Lekòl an ayiti. Je suis un pur produit de l’école Haïtienne. Piga Nou okipe moun kap bay fo enfòmasyon pou kraze batay pèp la. Solisyon kriz la se demisyon Jovnel Moyiz."
En tant que quatrième pilier de l'humanitaire, l'éducation est considérée comme un " life-saving sector", un moyen essentiel pour sauvegarder des vies. Pour la population, c'est la première des priorités. Et il est inconcevable que ce soit les enfants qui font les frais de l'irresponsabilité et de la mauvaise gouvernance des politiciens. Le sénateur Youri Latortue a critiqué la faiblesse de l'État à garantir la sécurité des élèves: ".....Il ne revient pas à l’opposition de s’engager dans la relance des activités scolaires. Le gouvernement est le principal responsable dans l’état actuel des choses. Peut-on courir le risque d’envoyer ses enfants à l’école, dans un contexte ou l’État peine à garantir la sécurité des citoyens ?"
De façon intelligente, l'opposition se positionne du côté de la population. Les leçons tirées de la dernière mobilisation montrent que celui qui arrive à mettre la population de son côté a plus de chance d'atteindre ces objectifs. C'est dans cette perspective qu'il faut comprendre le nouveau mode opératoire de l'opposition: mobiliser sans pertuber les activités quotidiennes de la population. Le tweet du sénateur Youri Latortue est clair sur leur position :" Gonaiviennes, Gonaiviens, Je suis fier de votre courage. Le 6 janvier nos enfants iront à l’ecole, cependant la mobilisation continue chaque week-end. Bonne année de combat. Votre détermination est un exemple."
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