Haiti/Crise politique : La communauté internationale dépêche une ambassadrice des États-Unis pour une sortie de crise en Haïti.

Depuis plus de 10 semaines, des milliers de manifestants foulent le macadam à travers tous les recoins du pays pour exiger la démission du président Jovenel Moïse. Le pays est en décomposition, en mode lock, avec pour conséquence la fermetures des ecoles, des entreprises, l'augmentation de la vie chère, une paupérisation accrue, etc. Jusqu'à date aucune issue n'est à l'horizon. Cette crise à capté l'attention de la communauté internationale et les acteurs internationaux ont à maintes reprises demandé aux protagonistes en Haïti d'entamer un dialogue pour trouver une issue à la crise. Face à  ces appels au dialogue, l'opposition a exprimé son refus arguant que le président Jovenel Moïse n'ajamais été sincère en disant qu'il veut le dialogue. D'ailleurs il a à plusieurs reprises saboté des efforts de dialogue.

Hier, lundi 18 novembre 2019, Garry Pierre Paul Charles de la radio Scoop FM a partagé une information sur la visite en Haïti, le 20 novembre à venir,  d'une délégation de l'ONU présidée par Kelly Dawn Knight Craft, ambassadrice des États-Unis. L'objectif de cette délégation est, toujours selon le PDG de la radio, est d'informer les protagonistes des nouvelles décisions des États-Unis d'Amérique et les Nations Unies dans le cadre de la solution à la crise haïtienne. Cette information a été comfirmée, ce 19 novembre 2019, par l'ambasse des États-Unis d'Amérique à Port-au-Prince sur leur page Facebook. Toutefois, il faut noter une nuance dans l'objectif de la visite du représentant permanent des États-Unis auprès de l’Organisation des Nations Unies "...pour souligner le soutien des États-Unis à un avenir plus pacifique, plus sécuritaire, plus prospère et plus démocratique pour le peuple haïtien."

Quoiqu'il en soit, la délégation, l’ambassadeur Craft aura à rencontrer les protagonistes : le président Jovenel Moïse et les leaders de l'opposition. Il faut également souligner dans la note "un échantillon représentatif des leaders politiques et économiques","former un gouvernement","soutien au gouvernement haitien".

L'opposition a toujours dénoncé l'ingérance quoiqu'elle demande à la communauté internationale de venir débusquer le président Jovenel Moïse du pouvoir. Quant au président Jovenel, il est toujours en quête d'un médiateur capable d'initier le dialogue avec l'opposition. Il faut ici comprendre que les deux parties ont besoin de l'ingérance. Dans ce cas, que peut-on espérer de cette délégation ?

L'intervention des Nations Unies et des États-Unis dans la crise haïtienne peut conduire à une sortie de crise. En Afrique du Sud, la communauté internationale a joué un grand rôle dans la transition de la société de l'apartheid à la démocratie en 1990. Quoique, depuis l'année 1960, l'ingerance repond le plus souvent aux intérêts aux intérêts des puissances étrangères.

Enfin, l'analyse de l'objectif "informer les protagonistes des nouvelles décisions des États-Unis d'Amérique et des Nations Unies dans le cadre de la crise haïtienne" suscite trois préoccupations :

- s'agira-t-il d'une imposition ou d'une proposition ?
- quelle sera la reaction des États-Unis et des Nations Unies face à un échec de la délégation ?
- cette délégation permettra-t-elle le debut d'un processus de dialogue entre les les protagonistes car l'opposition tient mordicus qu'elle n'entrera pas en dialogue avec le président Jovenel Moïse ?



Henri-Robert PIERRE-LOUIS