Après deux mois de mobilisation non stop, le président Jovenel Moïse est toujours au pouvoir et ne compte pas démissionner selon ses dires. De leur côté, l'opposition, ayant bénéficier d'un élément déclencheur pour mobiliser la population, n'arrive toujours pas à obtenir le départ du président. Et régulièrement un nouveau calendrier de mobilisation est présenté à la presse et des stratégies sont en cours d'exécution. Pour plusieurs observateurs, l'opposition fait du sur place.
Haïti est en "mode lock". Partout c'est le langage des barricades pour exiger le président Jovenel à démissionner. Parfois, derrière ces barricades, des soi-disant militants font leur beurre en rançonnant les passants. Ainsi la désobéissance civile fait place à l'anarchie.
Tandis que la population enterre ses filles et fils, aucun espoir de justice n'est à l'horizon. Le pays est en plein desastre humanitaire, l'inflation et la vie chère prennent de l'ampleur. Maintenant les familles, ne pouvant plus se prendre en charge, commencent à se questionner sur la raison d'être de ce lock.
Entre temps, la Commission de Facilitation pour la Passation de Pouvoir vient de finaliser le choix des trois juges de la Cour de Cassation parmi lesquels l'opposition va sélectionner celui qui remplacera le président Jovenel au pouvoir. Mais pour remplacer le président, ne faut-il pas qu'il demissionne ? L'opposition a-t-elle trouvé une formule pour ejecter Jovenel Moïse du pouvoir ? D'autres observateurs, à ce niveau, pensent que l'opposition a mis la charrue avant les boeufs. Pour eux, Il fallait un dialogue avec le president.
Certes, il est clair que personne ne peut dialoguer avec le président Jovenel Moïse. Pour lui dialoguer n'est qu'un generique qu'il utilise à chaque fois qu'il perd des positions stratégiques sur l'échiquier politique. Il a la maîtrise de tuer dans l'oeuf tout effort de dialogue, la dernière commission présidentielle ayant à sa tête Mr Evans Paul est un récent exemple. Est-ce pourquoi l'opposition se dit ouverte au dialogue politique après la démission du président Jovenel Moïse ?
Mais en n'acceptant aucune trève ni aucun dialogue, l'opposition s'enfonce dans un spirale et reduit ses options politiques. Faire perdurer la mobilisation sans avancée concrète leur fera perdre du temps. C'est le signe manifeste d'un sur place qui risque de leur coûter cher. Il est encore temps d'une négociation avec un président Jovenel Moïse affaibli et acculé qui n'a presque pas de marge de manoeuvre.
Le temps est à la négociation !
Henri-Robert PIERRE-LOUIS
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