Haïti/Crise : Bras de fer entre l'opposition et le président Jovenel Moïse pour la levée des barricades

Le CSPN avait donné la garantie à la population que les rues allaient être débarrassées des barricades et qu'elle pourra vaquer à ses occupations en toute sécurité. Mais, ce 31 octobre 2019, les constats revèlent que c'est une mission impossible pour le gouvernement car Les tentatives opérées par la structure mise en place pour enlever les barricades ont eté, pour le moment, soldées par un échec. C'est un véritable bras de fer autour des barricades entre l'opposition et le pouvoir en place.

L'opposition appelle les manifestants à fortifier les barricades.
Lors de la conférence de presse donnée au local du MOPOD le 28 octobre écoulé, l'Alternative Consensuelle pour la Refondation d’Haïti a présenté un nouveau  calendrier de combat. Les différents leaders qui ont pris la parole ont fait le constat de la situation de chaos que vit le pays. Pour eux, c'est le président Jovenel Moïse qui l'a instauré. Pour le retour à la normalité, le sénateur Nenel Cassy, pose le départ du président Jovenel Moïse comme condition. L'ancien député Serge Jean Louis, abonda dans le même sens en invitant la communauté internationale à se ranger du côté du peuple haïtien. Le sénateur Youri Latortue, lui, a félicité le peuple haïtien pour avoir respecté le mot d’ordre lancé par l’opposition. Maître André Michel, pour sa part, tout en demandant à la population de monter leurs  barricades, exhorte à avoir plus de discipline dans la mobilisation en évitant les personnes derrières les barricades de laisser passer les journalistes, les ambulances et les enfants.

L'État promet la securité aux citoyens
Le 29 octobre dernier, le premier ministre a.i. Lapin avait annoncé que l'Etat allait assumer ses responsabilités en matière de sécurité. Au cours de ce même point de presse, le ministre de l'intérieur a.i Mr Agenor Cadet a envoyé un message aux personnes qui commettent des actes de delinquance que l'impunité sera combattue jusqu'à la dernière rigueur.  Mr. Jean Roudy Aly, le ministre a.i. de la justice, a fait savoir que des institutions ont été passées à la PNH pour garantir la sécurité de la population et mettre hors d'état de nuire tous ceux qui auront un comportement delinquant. Quant à Mr Ronsard Saint Cyr, secrétaire d'État à la sécurité publique informe qu'une cellule a été créée pour dégager de manière permanente les voies afin que tout le monde puisse vaquer à leur occupation.

Le valse des barricades
Plusieurs observateurs ont    pronostiqué une intervention de la structure mise sur pied dans la nuit du 31 octobre  2019. Ce pronostic s'est révélé juste et selon des informations recueillies, une intervention a eu lieu au niveau de Delmas, mais la population a remis  les barricades en places ce matin tout en les fortifiant avec de lourdes barrières et des troncs d'arbres. Même les issues conduisant au Palais National ont été bloquées par les militants. Les agents de l'USGPN ont dû utiliser la force pour frayer un accès au cortège présidentiel. C'est une capitale paralysée par des barricades malgré les efforts du CSPN. Un véritable de Sisyphe pour le gouvernement.

Le maintien des barricades  à Port-au-Prince confirme le manque d'autorité du gouvernement Moïse/Lapin. Il ne devait pas y avoir un un bras de fer pour la liberation de la voie publique dans une société qui fonctionne. Face à ce tavail colossal, le gouvernement aurait du chercher l'implication de la population. Mais faute de légitimité, il n'a plus de soutien populaire. C'est ce qui explique que malgré l'annonce des mesures prises par le CSPN, la population n'a plus confiance dans les discours des autorités qui jusqu'à présent n'a pris en compte leurs révendications. Pour elle, seules les barricades peuvent les aider à changer la donne socio-économique et politique.


Henri-Robert PIERRE-LOUIS

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