Haïti/Crise de carburant : Gestion catastrophique de la crise par l'administration Moïse/Lapin exploitée par l'opposition

Comme annoncé sur les réseaux sociaux, les acteurs socio-politiques ont projeté trois journées de grève pour les 16, 17 et 18  septembre 2019. Leur revendication consistait essentiellement à réclamer du carburant. Certains militants interviewés  font comprendre que la crise du carburant est seulement l'élément déclencheur, la goutte d'eau qui fait débirder le vase. Si ce vaste mouvement national de protestation se base sur la pénurie de carburant, l'on peut se demander si l'administration Moïse /Lapin aurait pu l'éviter.

Dès l'abord, il est à préciser que cette pénurie n'est d'aucune façon une surprise car tout au cours de l'année des épisodes de rareté de carburant ont été constatées au niveau des différentes villes du pays. Cela  devrait alerter les autorités compétentes et les pousser à prendre des mésures de redressement. Selon monsieur Fils-Aimé Ignace Saint-Fleur, directeur du BMPAD (Bureau de Monétisation des Programmes d’Aide au Développement) il n'a pas lieu de parler de pénurie. A bien suivre son discours, l'État se limite au contrôle de qualité et à la régulation des prix. Quant à la disponibilité des produits pétroliers, c'est la responsabilitè de l’APP (Association des Professionnels du Pétrole). Donc,  il y a bien du carburant. Il se pourrait que les acteurs intervenant dans ce secteur ne font pas la distribution ce qui cause une fausse pénurie.

De son côté, l'APP dans un communiqué qui porte la signature de son président monsieur Randolph Rameau a fait savoir que les importateurs ont attiré l’attention de l’État par deux courriers sur l’avènement de l’actuelle pénurie. Plus loin, l'APP dénonce la transférabilité de la subvention aux importateurs. Toujours pour se défendre, l’APP souligne qu’elle n’a aucun intérêt à garder en stocks les produits pétroliers car elle doit payer ses fournisseurs qu'il y a vente ou non.

Un autre acteur, l’ANADIPP (Association Nationale des Distributeurs des Produits Pétroliers), dit qu'il n'a rien à voir dans cette situation qui a accouché le marché noir. Il rejette la rejette la faute de cette pénurie sur l'État qui a son implication dans les commandes des produits pétroliers que dans la fixation des prix à la pompe. Ainsi une mauvaise gouvernance de l'État aurait conduit à cette pénurie. Selon les acteurs associatifs impliqués dans le commerce des produits pétroliers,  l'État n'aurait pas payer ses dettes et cela empêcherait de placer des commandes.


Malgré les différents discours des principaux acteurs de la crise de carburant, la communication n'est pas assez claire. En effet, ils se renvoient la balle en accusant l'autre. On dirait que personne n'est responsable. Pendant ce temps la population continue de payer les frais. Ne pouvant plus supporter, elle a lancé un appel à la grève qui a été respecté. Laquelle gréve n'est pas sans conséquence sur le pays que dirige l'administration Moïse/Lapin qui aurait pu l'éviter en passant les instructions pour payer les dettes ou en négociant avec les acteurs associatifs dans le cas où il n'y aurait pas de pénurie.



Henri-Robert PIERRE-LOUIS


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