C’est maintenant officiel : Jonathan David, un joueur d’origine haïtienne né au Canada, quitte le club français Lille pour rejoindre la Juventus, l’un des plus grands clubs d’Europe. C’est une grande nouvelle pour beaucoup, surtout dans la diaspora haïtienne. Mais cette nouvelle nous pousse aussi à réfléchir : qu’est-ce que ce transfert dit sur Haïti et son rapport au sport ?
Jonathan David a réussi. Il est devenu un joueur de haut niveau. Mais il n’a jamais été formé en Haïti. Il a grandi au Canada, il a été entraîné là-bas, et il a percé en Europe. Cela montre que pour réussir dans le sport, il faut souvent quitter Haïti. Et c’est là que le problème commence.Cette situation pousse les passionnés de football haïtien à se poser une question simple : Pourquoi un talent comme lui ne peut-il pas émerger directement depuis Haïti ?
Beaucoup de jeunes haïtiens rêvent de devenir comme Jonathan David. Mais la réalité est différente. Il n’y a pas assez de terrains de sport en Haïti. Pas assez d’écoles de football. Pas assez d’entraîneurs. Et souvent, pas assez d’espoir. On peut alors se demander : À quoi sert un modèle, si les jeunes n’ont pas les moyens de suivre le même chemin ?
Certains diront que La Fédération a fait quelques efforts :
- Elle a ouvert un centre d'entraînement avec l’aide de la FIFA,
- Elle organise des compétitions nationales,
- Elle cherche des joueurs haïtiens vivant à l’étranger,
- Elle soutient les équipes jeunes et féminines.
Mais ces actions restent faibles. Elles ne touchent pas tous les jeunes. Et parfois, des problèmes comme la mauvaise gestion ou le manque de moyens bloquent les projets.
C’est là que « le bât blesse » : les autorités haïtiennes ne prennent pas le sport au sérieux. Elles sont plus occupées à en tirer des avantages personnels qu’à construire une vraie politique sportive. Le dernier scandale de corruption au sein du Ministère de la Jeunesse en est une preuve flagrante. Que peut faire la Fédération toute seule, sans un réel soutien de l’État ?
Même si Jonathan David est d’origine haïtienne, Haïti ne gagne rien de ce transfert. Il n’a pas été formé ici, donc aucun club ou programme haïtien ne recevra d’argent. Une fois de plus, le pays regarde sans rien recevoir. Combien de temps allons-nous continuer à applaudir les réussites de la diaspora sans construire chez nous ?
En conclusion, il faut admettre que Oui, c’est une belle réussite. Jonathan David mérite notre respect. Mais cette nouvelle doit aussi nous réveiller. Si nous voulons que d’autres jeunes haïtiens réussissent, nous devons construire des terrains, des écoles de sport, et un vrai système pour les aider. Sinon, nous continuerons à célébrer ceux qui sont partis… en laissant les autres sans avenir.