"Haïti en crise : Entre famine dévastatrice et insécurité croissante, la population à l'épreuve"


Synthèse des grands titres de l'actualité haïtienne

du 29 septembre au 5 octobre 2024



Education

Rentrée scolaire : À l’occasion de la rentrée scolaire qui a eu lieu le 1er octobre 2024, le gouvernement haïtien a mis en place plusieurs mesures pour soutenir les élèves et leurs familles. Ces initiatives comprennent un soutien financier pour alléger les coûts, la distribution gratuite de manuels scolaires et de kits pédagogiques, ainsi que des réformes éducatives visant à améliorer la qualité de l’enseignement par la formation des enseignants et l’amélioration des infrastructures scolaires.


Sécurité : Pour la rentrée scolaire 2024-2025 en Haïti, la Police Nationale d’Haïti (PNH) a annoncé le 1er octobre 2024, lors d’une conférence de presse à la Direction Générale de la PNH à Clercine, plusieurs mesures de sécurité, notamment le renforcement de la présence policière autour des écoles, la formation des conducteurs de camions et de taxi-motos, l’intensification des patrouilles avant et après les heures de classe, et des séances de sensibilisation menées par la Police Communautaire Éducative (EduPol) pour conscientiser les élèves sur leur rôle de citoyens responsables. Ces initiatives visent à assurer un environnement sécurisé et propice à l’apprentissage pour tous les élèves.



Politique et Diplomatie

Critique de l’arreté du 9 septembre : FEMODEK et IPAM ont vivement critiqué l’arrêté du 9 septembre 2024 à travers une correspondance publiée le 28 septembre 2024. Ils l’ont qualifié d’« imposture politique » qui prolonge la crise sociopolitique en Haïti. Selon Hugue Celestin, coordonnateur de IPAM, « cette décision est une forfaiture qui bafoue le principe démocratique de la souveraineté nationale et détourne Haïti de la voie de la démocratie, aggravant l’insécurité et la misère. »


Mission de Paix en Haïti: Les États-Unis ont récemment ajusté leur stratégie concernant la mission de paix en Haïti, renonçant début octobre 2024 à transformer la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MMSS) en une mission officielle de l’ONU en raison de l’opposition de la Chine et de la Russie au Conseil de sécurité. Cette décision vise à éviter un veto de ces deux pays, tout en continuant à soutenir la mission actuelle et en cherchant à obtenir davantage de financement et de personnel pour atteindre les objectifs fixés.


Election : Edgard Leblanc Fils, président du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) en Haïti, a réaffirmé lors de la 79e session de l’Assemblée générale des Nations Unies son engagement à transmettre le pouvoir à un président élu le 7 février 2026, malgré les défis sécuritaires et politiques actuels. Cependant, des préoccupations subsistent quant à la capacité du CPT à organiser des élections dans les délais prévus en raison de la situation sécuritaire précaire et des tensions internes.


Crise diplomatique : La Ministre des Affaires Étrangères d’Haïti, Dominique Dupuy, a été convoquée par le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) le 2 octobre 2024, en raison de tensions croissantes entre la Primature et le CPT concernant la participation d’Haïti à la 79e session de l’Assemblée générale des Nations Unies. Le CPT a demandé à Mme Dupuy de prouver qu’elle avait pris les mesures nécessaires pour assurer la sécurité de la délégation haïtienne et organiser les rencontres bilatérales, suite à des incidents diplomatiques, notamment le retard du Président du CPT, Edgard Leblanc Fils, à rejoindre New York et l’exclusion du Conseiller-Président Lesly Voltaire d’une réunion bilatérale. Le Premier ministre haïtien Garry Conille a exprimé son soutien à Mme Dupuy, soulignant l’importance de la coopération et de la transparence entre les différentes branches du gouvernement pour surmonter les défis diplomatiques actuels, et insistant sur la nécessité de maintenir une communication ouverte et de travailler ensemble pour assurer la sécurité et le succès des missions internationales d’Haïti.


Économie

Budget national 2024-2025 : Pour l’exercice fiscal 2024-2025, le gouvernement haïtien a alloué les fonds les plus importants aux secteurs suivants : l’Éducation nationale et la Formation professionnelle avec 42,58 milliards de gourdes. Ce secteur est la priorité principale du gouvernement, avec des initiatives pour former 10 000 professeurs, introduire de nouvelles matières scolaires, et fournir des repas scolaires à un million d’élèves. Les Travaux publics, Transports et Communications continuent de recevoir une part importante du budget pour améliorer les infrastructures et les services de transport. La Justice et la Sécurité publique bénéficient de fonds significatifs pour renforcer la sécurité et améliorer le système judiciaire. Enfin, les Affaires sociales et le Travail reçoivent également une allocation importante pour soutenir les programmes sociaux et les initiatives de travail. Le montant global du budget est de 320,64 milliards de gourdes. La priorité principale est clairement l’éducation, visant à améliorer la qualité de l’enseignement et à offrir un environnement d’apprentissage sûr et propice pour les jeunes.


Justice

Réforme du CSPJ : Le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ) en Haïti a récemment certifié 24 magistrats tout en écartant 11 autres pour absence d’intégrité morale, notamment en raison de rançonnement, d’implication dans des actes de spoliation et de bandes armées, ainsi que de manquements graves à l’éthique. Parallèlement, six nouveaux membres ont été installés au CSPJ pour renforcer le système judiciaire et améliorer la gouvernance.


Affaire BNC : L’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) a recommandé des poursuites judiciaires contre trois conseillers-présidents du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) : Louis Gérald Gilles, Emmanuel Vertilaire et Smith Augustin, pour corruption passive, abus de fonction et versement de pots-de-vin. Ils auraient sollicité 100 millions de gourdes pour maintenir Raoul Pierre-Louis à son poste à la Banque Nationale de Crédit (BNC). L’ULCC a transmis son rapport d’enquête à la justice le mercredi 2 octobre 2024 et recommande également des actions contre Raoul Pierre-Louis et Lonick Léandre pour leur implication dans cette affaire.


Insécurité et Famine

Situation critique : Environ 45 % de la population haïtienne, soit près de 4,5 millions de personnes, souffrent actuellement de la faim en raison de l’instabilité politique et économique. Cette crise alimentaire est aggravée par l’insécurité croissante, les violences et les enlèvements, qui compliquent l’accès des autorités et des organisations humanitaires aux zones touchées. Les gangs contrôlent de larges portions du territoire, rendant les efforts de distribution d’aide encore plus difficiles. Malgré les efforts des organisations internationales et locales, les défis logistiques et sécuritaires restent majeurs.


Massacre à Pont-Sondé : L’attaque du gang Gran-Grif à Pont-Sondé a causé la mort d’au moins 70 personnes, dont 10 femmes et 3 nourrissons, et a entraîné l’incendie de 45 maisons et 34 véhicules, forçant de nombreux habitants à fuir. Après cet événement, Le Premier ministre haïtien a exprimé sa profonde indignation face à l’attaque du gang Gran-Grif à Pont-Sondé. Dans sa déclaration, il a condamné fermement la violence, a présenté ses condoléances aux familles des victimes et a promis que les responsables de ces actes seraient traduits en justice. . La police nationale a été mobilisée, mais elle fait face à des défis en termes de ressources et d'efficacité.


Rapatriement : La République Dominicaine a intensifié ses efforts pour expulser les Haïtiens sans papiers, visant environ 10 000 expulsions par semaine. Cette politique migratoire stricte, annoncée par le président dominicain Luis Abinader lors d’une réunion du Conseil de sécurité et de défense nationale, a suscité des critiques des Nations unies et des associations de protection des migrants. Le porte-parole du président, Homero Figueroa, a également communiqué les détails de cette politique d’expulsions massives. Dominique Dupuy, ministre des Affaires étrangères d’Haïti, a appelé au respect des droits des Haïtiens suite à cette décision, soulignant l’importance de respecter les droits fondamentaux de chaque individu. Le gouvernement dominicain affirme que ces expulsions se feront dans le respect des droits humains et en collaboration avec les autorités haïtiennes


Non renouvellement du programme Biden: Le secrétaire à la Sécurité intérieure, Alejandro Mayorkas, a annoncé que le programme de statut humanitaire temporaire, qui a permis à des milliers d'Haïtiens, Cubains, Vénézuéliens et Nicaraguéens de se rendre aux États-Unis, ne sera pas renouvelé. Les bénéficiaires de ce programme, qui a duré deux ans, devront quitter le pays s'ils n'ont pas d'autre moyen de rester. Cette décision a été prise par l'administration Biden.



Événements Divers

Accident d'avion : Le 3 octobre 2024, un accident tragique a impliqué un avion privé de Sarah Express Airways, immatriculé N-400-04 EC, qui s'est écrasé à Miserne, dans la 5e section communale de Mercy, aux Cayes, alors qu'il transportait une cargaison d'anguilles destinée à un restaurant. Les deux occupants, le pilote américain Guy Emmanuel Saint Amour et le copilote haïtien Hans Codio Blaise, ont perdu la vie dans ce crash survenu peu après le décollage de l'aéroport Antoine Simon des Cayes. Les causes de cet accident restent floues, et une enquête est en cours pour éclaircir les circonstances de cette tragédie.














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