En chute libre, l'opposition tente de masquer sa faiblesse et sauver la face.



L'opposition n'arrive plus à mobiliser la population, c'est un constat. A maintes reprises, Me André Michel a annoncé plusieurs  activités qui n'ont pas fait recette. L'Alternative Consensuelle pour la Refondation d’Haïti ne cesse depuis quelques jours  de lancer un appel à la reprise de la mobilisation contre le président Jovenel Moïse. Si l'opposition peine à rester sur la ligne,  ce n'est pas parce que le président est devenu fort politiquement. Loin de là cette idée,  d'ailleurs il se cache derrière les États-Unis. Il faut plutôt comprendre que n'ayant pas pu concrétiser leur objectif, ajouté à cela la situation socio-économique qui se détériore, l'opposition perd peu à peu le soutien de la population.

En effet, l'opposition est en train de faire face à une situation qui peut hypothéquer son avenir. Durant la periode intense de mobilisation, elle n'a pas pu faire la bonne lecture qu'elle aurait du faire. D'abord, elle a donné l'image d'une opposition non unifiée derrière une position claire et concertée . Cette absence d'unité ne leur a pas permis d'être efficace. Ensuite, l'incapacité de la population à faire face à la dégradation de la situation socio-économique, à l'insécurité durant la periode de "pays lock"a pesé très lourdement sur la mobilisation. Également, la position de la communauté internationale qui prône le dialogue entre les protagonistes, avec la visite de l'ambassadrice Kelly Craft c'est le retour à la case de départ.

Avec de vaines tentatives de rassemblement, l'opposition croit qu'elle peut sauver la face. Pourtant, elle sape son image auprès de l'opinion publique nationale et internationale. Il n'est pas encore trop tard pour entrer dans un processus de négociation quitte à reprendre la mobilisation ultérieurement. Dans le contexte actuel de la crise haïtienne, il est impératif que l'opposition prenne une distance critique par rapport à la mobilisation  afin de dégager les options favorables à un nouveau rapport de force pour exploiter à son avantage les points contenus dans la feuille de route. Pourquoi ne pas accompagner les petro challengers ? Une façon de maintenir en vie la mobilisation.


Henri-Robert PIERRE-LOUIS

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