Nous nous approchons à grands pas de la facheuse situation où le président Jovenel Moïse va probablement passer une année de plus au pouvoir. Dès le départ, son intention a été de passer la gouvernance du pays en 2022 au prochain président qui sera élu. D'ailleurs au début de sa présidence, avec leur slogan " Martelly 2022", son entourage avait clairement exprimé leur position sur la date de la fin de son mandat. C'est pour cette raison que le président inculpé s'est mis en mode roseau et pourra se rejouir d'avoir en face de lui une opposition complaisante.
Pour renforcer son assise au pouvoir et béneficier les faveurs des États-Unis, il a voté à maintes reprises contre le Venezuela. Et nous savons tous quel est le poids de la communauté internationale sur l'échiquier politique en Haïti. A titre d'illustration l'OEA s'est transformé en avocat et lobbyiste du gouvernement en affirmant dans un communiqué de presse publié sur son website le 29 mai 2020 :"que le mandat du président Jovenel Moïse arrivera à terme le 7 février 2022."
Avec ses décrets, il a testé le terrain et a vu qu'il a l'avantage dans le rapport de force avec l'opposition. A l'instar de Duvalier, l'apprenti dictateur crée son agence ANI pour espionner ses ppposants et indexe ces derniers de terroristes. Se considérant comme tout puissant, il mène une vendetta contre ceux qui ne sont pas de son côté : assassinat politique, exil, persécution contre les travailleurs de la presse.
Maintenant, il se présente comme le fervent défenseur de la démocratie en manipulant la Constitution au profit d'acteurs cachés et en initiant un processus électoral avec la mise sur pied d'un CEP bidon. Lcommunauté internationale a même commence à lui donner de l'argent pour l'organisation de l'election et les États-Unis viennent de valider le calendrier electoral.
Plusieurs analystes politiques font le constat de la faiblesse de l'opposition en Haïti. Les leaders se font passer pour des tapageurs et des comediens à force de mal négocier les opportunités politiques. Au lieu d'accompagner les familles haïtiennes dans l'expression de leurs revendications, ils priorisent leur agenda politique. Jusqu'à présent ils ne rendent pas compte de l'échec de l'"Accord Marriott" à la population haïtienne.
Comment ont-ils pu croire qu'ils allaient obtenir la démission du président inculpé Jovenel Moïse en s'appuyant seulement sur l'interprétation de l'article 134-2 de la Constitution ? Cet aspect-là n'intéresse pas l'international et encore moins la population haïtienne qui prefère se résigner. Mais la mobilisation contre la corruption, la dilapidation des fonds PétroCaribe est jusqu'à présent viable et peut faire basculer la balance car l'international aura au moins le gêne de supporter des corrompus et les haïtiens n'accepteront pas de payer pour des projets non réalisés. C'est l'une des axes qui pourra causer la chute du président Jovenel Moïse.
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