Haiti/Crise politique :  La détermination des manifestants les a permis de livrer leur message à la communauté internationale via le bureau de la MINUJUSTH. 

Suite à la rencontre tenue avec le Core Group le 30 septembre dernier, l'opposition a lancé un appel à manifester. Selon les leaders, il s'agit d'envoyer un signal fort à L'ONU sur la position du peuple haïtien au sujet de la démission du président Jovenel Moïse. Au cours de cette manifestation, il est question de remettre une lettre aux responsables de la MINUJUSTH à l'attention du secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies pour solliciter sa désolidarisation avec le président Jovenel Moïse et son appui au peuple haïtien.

Ainsi, ce 4 octobre 2019, dans tous les recoins du pays des manifestations ont été organisées. Au niveau de la capitale, des milliers de personnes ont gagné les rues pour demander au Core Group de respecter la décision populaire. Rassemblés en divers points, les manifestants ont fait une synergie pour se converger vers le local de la mission de l'ONU.

Dans les parages de l'aéroport international Toussaint Louverture, la police allait faire usage de gaz lacrymogènes et utiliser d'autres moyens pour empêcher les manifestants de passer devant l'aéroport. Aussi un dispositif de sécurité été mis en place pour empêcher les manifestants venant de carrefour Rita de se rendre devant les locaux de la mission onusienne.

Les manifestants étant bloqué par les agents de la police nationale, des leaders de l'opposition ont été reçu au bureau des Nations Unies pour remettre la lettre contenant les  revendications de la population. Quelques temps après avoir été stoppé, déterminés, les manifestants ont forcé le barrage de la police, et ont ainsi atteint leur objectif qui a été de se rendre devant le log base.

Cette manifestation devant le local de la MINUJUSTH a une portée internationale. Elle est réalisée dans un contexte où le Core Group multiplie des rencontres avec des acteurs de la société dans le dessein d'arriver à amener les protagonistes sur la table du dialogue. Si la communauté internationale  est divisée sur le départ du président Jovenel Moïse, la population, sans intermédiaire, lui a fait part de sa position.

Face à une telle détermination de la population, il est à se demander quelle sera la réponse du pouvoir vu qu'il est difficile de passer outre aux desiderata d'un peuple qui s'est clairement exprimé en masse à travers les rues. L'histoire a toujours monté que les pouvoirs n'ont jamais pu résister au déferlement populaire, une réalité souvent observée depuis l'effondrement du mur de Berlin.


Henri-Robert PIERRE-LOUIS

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